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Revue La Bohème - Le Paris sordide d'avant-guerre stylise ce renouveau automnal gagnant

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Brassaï et Le septième sceau d'Ingmar Bergman se heurtent dans la mise en scène de Floris Visser à Glyndebourne de La Bohème de Puccini, reprise pour la tournée d'automne par Simon Iorio et présentée pour la première fois au festival de cet été. Actualisant l'opéra aux années 1940, Visser évite l'approche naturaliste privilégiée par la plupart des réalisateurs en faveur de quelque chose de tout à fait plus expressionniste et austère.

L'ensemble monochrome de Dieuweke van Reij, ouvertement redevable à la photographie de l'époque, montre une rue pavée qui disparaît dans l'obscurité avec seulement les moindres indices d'un grenier, d'un café ou d'un péage pour nous dire où nous sommes.  La grande figure décharnée de la mort elle-même, interprétée par Peter Van Hulle, arpente la scène.  Mimi terrifiée de Gabriella Reyes, qu'il vient réclamer à la fin, peut le voir tout au long, contrairement à Rodolfo de Bekhzod Davronov.  La plupart du temps, les autres personnages non plus, bien que dans un moment d'horrible ironie, il se matérialise devant tout le monde en marchand de jouets Parpignol à l'acte II, distribuant calmement des ballons rouges à un groupe d'enfants, avant de superviser la suite.  défilé militaire, désormais moins une fête qu'une macabre marche vers l'abîme.  Tout est admirablement sombre et sans sentimentalité, même si les idées sous-jacentes sont un peu trop étirées.

Donné par une jeune distribution d'ensemble, la performance, cependant, est vraiment charmante.  Davronov, un Rodolfo exceptionnel, est d'une ardeur juvénile, pris au dépourvu par la profondeur de ses propres sentiments tout au long, et tout à fait déchirant à la fin.  C'est une voix fantastique aussi, pas massive, mais merveilleusement élégante et facile dans ses registres supérieurs.  Reyes chante avec une grande profondeur de sentiment et une chaleur de ton : Mi Chiamano Mimì sonne particulièrement beau.  Luthando Qave, qui a joué Schaunard pendant le festival, fait un Marcello beau face à Musetta, sûr de lui et provocateur, de Mariam Battistelli.  Luvuyo Mbundu est ici désormais le Schaunard assez dramatisant, tandis que William Thomas, ressemblant un peu au jeune Jean-Paul Sartre, est le drôle et touchant Colline.  Rory Macdonald, quant à lui, dirige avec beaucoup d'énergie et de passion, et le jeu et le chant choral sont de premier ordre.



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